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Dîner de clôture du festival — 10 novembre 2013

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Audition des professeurs — Printemps 2012 — Salle des Abeilles

Audition des élèves — Mai 2012

Concert de printemps — 27 mars 2011 — Salle des Abeilles

Dîner annuel AAMG — 9 décembre 2011

À l'occasion des 300 ans de Piano

     

      À l’aube du troisième millénaire, serait-il possible que la superbe exposition de piano de la célébrissime maison « Steinway & Sons », nous invitant à « la plus harmonieuse façon de se parer de joyaux », — dans le cadre enchanteur du Grand Théâtre de Genève — nous présentant des pianos exécutés dans de précieux bois, du merisier rayonnant au palissandre le plus noble, à la madrure possédant un charme irrésistible, et baptisés Emeraude, Topaze, Saphir ou Diamant, nous aurait-elle fait oublier l’âge de ce superbe instrument aux sonorités chatoyantes avec une gamme de couleurs si ample sur une étendue de registre allant du plus grave au plus aigu, capable de couvrir tout un orchestre, du claquement du tambour, au nasillement du hautbois, au vibrant ténor du violoncelle, qui nous transporte dans une merveilleuse Symphonie des Sens…

Eh oui, le Piano, notre Piano actuel, a bel et bien 300 ans, et cet anniversaire a été dignement commémoré dans de prestigieuses villes comme Paris ou Berlin ; trois siècles de manufactures consacrées à cet instrument fabuleux…

Mais ce piano, qui est-il ? D’où vient-il ?         

    La Renaissance vit le développement des instruments à cordes et à clavier. L’installation du clavier sur un instrument du type « Psaltérion » donne naissance au clavicorde, dont l’existence est attestée au milieu du XIVème siècle.

Un siècle plus tard apparaît un nouveau type d’instrument à clavier, vers les années 1460 : c’est le « Virginal ». Les petits « Virginals » en Italie reçurent le nom de « Spinetta » ( Épinette ).

À partir du XVème siècle, le clavier, jusqu’à présent parallèle aux cordes fut disposé perpendiculairement aux cordes et le mécanisme devint un mécanisme pinçant : ce fut l’apparition du Clavecin.

Après avoir connu trois siècles de gloire, le Clavecin périclita vers la fin du XVIIIème siècle.

Malgré toutes ces données, il est impossible de déterminer le moment précis où l’on a construit le 1er instrument à cordes muni d’un clavier, nommé « Clavicembalo col piano e forte », qui resta relégué en Italie.

Le mécanisme à marteaux était déjà connu depuis les années 1400, et l’Échiquier, instrument évoqué par Guillaume de Machaut, était doté de ce mécanisme.

Dans un ouvrage d’interprétation du XVIIème  siècle, Dolmetsch signale avoir vu un piano fabriqué en 1610, donc presque un siècle avant que le facteur Florentin, Bartolomeo Cristofori n’eut construit le 1er piano à marteaux en 1709.

Toutefois, il serait intéressant de suivre la chronologie de    L’évolution de ce merveilleux instrument jusqu’à nos jours.      

     Le Pianoforte est l’ancêtre du piano, qui est le prolongement naturel du Clavecin, par l’invention des cordes frappées. Il ne faut surtout pas le confondre avec le piano. J.S. Bach  l’a boudé, mais Mozart et Haydn l’ont apprécié. On peut considérer sa période de fin 1700 aux années 1850.

      Le Hammerflugel est la continuité du Pianoforte. La mécanique évolue, et les marteaux se recouvrent de cuir. C’est l’époque de l’apogée de la fameuse école de Vienne, avec sa mécanique inversée, c’est le piano de Beethoven par excellence. Sa période s’étend de 1800 à1840. 

Période 1822à 1880-90 

     Le Piano Romantique, est l’évolution du pianoforte. Il possède des cordes parallèles et des barres métalliques de renfort, qui lui permettent d’augmenter la tension, donc la puissance. C’est en 1822 que les frères Érard brevetèrent la plus fameuse découverte du piano : la mécanique du double échappement. Parmi les grands maîtres du piano, Chopin avait une prédilection pour Pleyel, alors que Liszt appréciait davantage Érard. 

 Période 1855-1945 

      Le Piano Moderne, est l’aboutissement du Pianoforte, car il possède des cordes croisées, un cadre en fonte d’une seule pièce, innovation d’Henry Steinway à New York en 1855. Il possède aussi le double échappement, et un clavier de 7 octaves ¼. Tous les grands compositeurs du siècle ont apprécié sa sonorité et sa modernité.

 Période 1950 à nos jours

      Le piano récent serait finalement le résultat d’une longue évolution avec l’étendue de son clavier sur 8 octaves, sa puissance est sonore et son esthétique est résolument moderne.

      Finalement, après cette longue évolution, cette adaptation et cette industrialisation des marques (des moins prestigieuses, au plus convoitées telles cette inégalable présentation des derniers-nés de l’honorable maison « Steinway & Sons »). Avec la commémoration des 300 ans de manufacture du piano, pouvons-nous imaginer un seul instant que ce roi des instruments pourrait être détrôné, en tant qu’idole, par certains compositeurs modernes, combinant une nouvelle échelle de couleurs, grâce à la maîtrise de l’ordinateur, plus simple et plus rapide que nos dix doigts pour 88 touches ?

Bon anniversaire pour les trois siècles de cet instrument glorieux, qui restera indispensable aux prestigieux génies d’interprétation, ainsi qu’à l’élève débutant, ou au mélomane modérément doué, tout en leur procurant des moments de plaisir, de beauté et d’enchantement…

        Bravo pour ce Piano, instrument universel, qui restera au dire d’un grand musicien : « Le caméléon de la Musique. »         

               Avril 2001 pour l’A.A.M.G

                                                                              Béatrice Balit
                                                                                        Pianiste.